« Comment je sais que j’ai assez mangé ? »
- Françoise Savy
- 29 novembre 2018
- Alimentation en Pleine Conscience
« Un mangeur commence habituellement à manger parce qu’il a faim et cesse sa consommation quand sa faim disparaît. »
Jean-Philippe Zermati
J’entends régulièrement au cabinet des clients qui me demandent « comment savoir quand je dois m’arrêter de manger ? Comment être sûr(e) d’avoir mangé la bonne quantité de nourriture ? »
Découvrons ensemble les signes corporels qui indiquent si nous sommes suffisamment nourris pour le moment, ni trop peu ni en excès, c’est à dire juste la bonne quantité nécessaire au bien-être tant physiologique, psychologique, qu’émotionnel.
#1 - Seul le corps sait, pas la tête !
L’être humain aime savoir, connaître, comprendre. Pourtant quand il s’agit du corps et de ses besoins, comme la bonne quantité de nourriture, la réponse n’est pas intellectuelle, elle ne passe pas par la tête et le mental. On ne peut pas savoir combien on a besoin de quantité de nourriture avec la tête !
Généralement surpris, ils s’empressent de me répondre « comment je fais, comment je sais que j’ai assez mangé ? »
La réponse est simple, seul le corps sait ! C’est la sagesse du corps. Il est un vrai chef-d’œuvre d’intelligence, il sait tout ce qui est bon pour chacun d’entre nous et il nous informe en envoyant des signaux. Ainsi le corps a son propre langage, il est en dialogue permanent avec notre tête à qui il transmet ses besoins vitaux : « j’ai faim » « j’ai froid » etc. La tête est au service du corps et non l’inverse !
La réponse est donc claire et facile puisqu’il suffit d’écouter son corps. Pourtant, en réalité, nous sommes le plus souvent dans la confusion. Nous avons donné la primauté au mental qui décide, pour nous et pour notre corps, de la quantité de nourriture que nous mangerons !
Voici ce que la tête nous dit quand nous le corps a faim :
« – Il est 11 heures, même si j’ai faim j’attends…plus que 2 heures à patienter et je déjeunerai…
– Il est midi, je n’ai pas faim mais je vais manger pour ne pas avoir faim plus tard…
– Je mange parce que c’est l’heure
– J’ai envie d’un morceau de chocolat mais je renonce à en manger car c’est un aliment gras et sucré… »
Quand on mange seulement avec sa tête on mange toujours la mauvaise quantité !
#2 - Le rassasiement par le goût : le plaisir gustatif
Le corps vous envoie le message « j’ai faim », c’est le moment de manger et de faire confiance à vos sens, plus spécifiquement au goût dans votre bouche et plus finement encore aux papilles gustatives, qui s’ouvrent et se ferment en fonction du rassasiement pour tel ou tel aliment.
Quand vous mangez un aliment qui convient au corps, il est délicieux en bouche. Puis peu à peu, l’attrait initial pour cet aliment diminue et la perception du goût s’évanouit. C’est le signal de stop, les bourgeons du goût ne font plus passer de messages sensoriels. Votre corps n’en désire plus. Cela ne signifie pas que vous n’avez plus faim, mais qu’il est temps de changer d’aliment, ou de plat. Vous êtes rassasié de velouté de courge butternut aux châtaignes, mais vous avez faim du poulet rôti si croustillant qui sort du four. Vous n’avez plus d’attrait pour le poulet mais le fromage réveille votre appétence.
Le rassasiement est lié au plaisir gustatif que l’on a quand on mange un aliment particulier. On est rassasié d’un aliment quand on n’a plus de plaisir en le mangeant. Et plus l’aliment est énergétique, surtout gras et sucré comme le chocolat, plus le stop pour cet aliment est rapide. Plus le goût est fort, puissant plus les bouchées sont comptées !
Arrêtez de manger quand vous n'avez plus de plaisir gustatif, de plaisir de saveur.
#3 - « J’ai beaucoup de difficultés à percevoir le rassasiement. »
C’est tout à fait normal quand on a l’habitude de faire des régimes, et de contrôler ce qu’on mange.
Cela va vous demander un peu d’entraînement. Avec la pratique, vous allez assez vite retrouver la sensation de faim (différente de la simple envie) puis au fil du temps vous affinerez la perception du rassasiement !
La seule condition est de ne manger que quand vous avez faim car le signal de rassasiement est conditionné par celui de faim. Si vous mangez sans faim vous ne disposez pas du signal de stop qui vous demande de vous arrêter !
Mangez uniquement quand le corps vous le demande.
#4 - Manger son repas dans la conscience de l’instant présent
En mangeant plusieurs fois par jour, vous prenez soin de vous, de chacune de vos cellules, de la vie qui s’exprime à travers vous. Déguster, savourer votre repas en conscience, en vous concentrant sur le moment présent, relié à vos sens, est un acte d’amour.
La pratique de l’alimentation en pleine conscience est une aide précieuse pour se relier à votre sagesse intérieure qui sait ce qui est bon pour vous.
Ainsi en devenant plus attentif à ce qui se passe en nous, nous apprenons à répondre aux différentes demandes du corps comme celle de manger quand il est le moment de se nourrir : par exemple quel aliment manger et dans quelle quantité.
Par l’observation, la personne se relie aux signaux du corps comme la reconnaissance de la faim et celle du rassasiement.
L’alimentation en pleine conscience / Mindful Eating permet donc en apprenant à être pleinement présent dans l’acte de manger, d’expérimenter la relation entretenue avec la nourriture et de modifier durablement la relation à la nourriture.
La bonne nouvelle c’est que cela s’apprend !
Mangez en pleine conscience
Pour découvrir la méthode, vous pouvez lire cette page sur la pratique de l’alimentation en pleine conscience, et vous inscrire aux prochains cycles, à Montpellier ou Narbonne.
« L’alimentation en pleine conscience n’est pas une approche théorique. Elle se fonde sur l’expérience personnelle. »
Dr Jan Chozen Bays
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